Ce n’est qu’en 1792 qu’est officiellement arpenté le territoire des Cantons-de-l’Est, qui se trouve entre la vallée du Saint-Laurent et la frontière américaine. Contrairement au reste du Québec, la région est divisée en cantons plutôt qu’en seigneuries. Chacun comportait quelque 61 600 acres qui devaient être divisés en 11 rangs de 28 lots de 200 acres.
Quelques pionniers avaient amorcé le défrichage des terres près de la frontière, avant 1792, mais il était difficile de trancher si ces terres se trouvaient en sol canadien ou américain. Mais une fois le territoire arpenté, des familles se sont installées dans divers cantons.
Ainsi, en 1812, plus de 1500 personnes vivent déjà dans le canton de Barnston. En 1815, quelque 200 âmes résident dans le canton d’Hereford et 700 dans le canton de Compton.
Pour en apprendre davantage, l’incroyable histoire de l’Indian Stream favorise la compréhension de ce pan de notre histoire.
Beaucoup d’intérêt
Principalement originaires de la Nouvelle-Angleterre, les premiers colons s’installent proche de la frontière américaine, dans les cantons de Stanstead, Barnston, Barford et Hereford. Contrairement au peuplement d’autres régions, ils ne sont pas venus pour des raisons politiques comme l’ont fait les Loyalistes, mais plutôt pour profiter des terres fertiles et disponibles de la région. Ils ont apporté leur culture, leur langue, leur mode de vie, leur agriculture et leur religion. Encore aujourd’hui, des traces de cette époque sont toujours visibles par le biais de maisons, de cimetières, de noyaux villageois et de nombreuses églises protestantes construites au 19e siècle.
Dans d’autres cas, des terres ont été cédées à des immigrants de Grande-Bretagne, attirés par les campagnes publicitaires de la British American Land Company, mises sur pied pour favoriser l’immigration britannique sur le territoire des Cantons-de-l’Est.
La fibre entrepreneuriale
Les secteurs jouxtant des cours d’eau importants se développent rapidement. Ceux avoisinant les rivières Coaticook et Moe ont vu apparaître des moulins et d’autres installations fonctionnelles, grâce aussi au pouvoir hydraulique.
Puis, ce sont les secteurs traversés par le chemin de fer qui connaîtront un essor fulgurant. Dès 1853, la construction du chemin de fer reliant Montréal à Portland, dans l’état du Maine, favorise le développement au détriment de secteurs plus éloignés. C’est ainsi que Coaticook se développe plus rapidement que Barnston Corner, jusque-là un important secteur marchand. Compton et Waterville ont aussi profité de la présence du train sur le territoire. Pour cette raison, ainsi que pour l’énergie hydraulique, Coaticook et Waterville ont connu un développement industriel important.
Pour en apprendre un peu plus sur les personnages ayant marqué la communauté dans divers domaines, empruntez le parcours de la Voie de Pionniers où des personnages de l’époque vous raconteront leur histoire.
La naissance d’un territoire
Vers 1850, alors que l’immigration britannique et américaine s’estompe, ce sont les canadiens-français de la Beauce qui empruntent le chemin de fer, pour s’installer dans les Cantons-de-l’Est. Plusieurs paroisses catholiques voient le jour, comme celles de Sainte-Edwidge-de-Clifton, de Saint-Malo et de Saint-Venant-de-Paquette. La population double dans les huit cantons au milieu du 19e siècle.
L’exemple est particulièrement frappant dans la municipalité de Saint-Venant-de-Paquette, canton d’Hereford. L’arrivée massive des Beaucerons est due à l’attribution de terres par Flavien Paquette, qui, dès 1861, les vend bon marché aux nouveaux arrivants, moyennant du défrichage. La paroisse est fondée un an plus tard.
Les villages se développent rapidement. Plusieurs municipalités sont créées dès 1860. Par exemple, Coaticook, deviendra officiellement une municipalité en 1864. Dixville, jadis Drew’s Mills, s’incorpora en 1874. Suivent Waterville en 1876, Compton en 1893 et St-Herménégilde en 1903.
L’agriculture étant la principale activité économique sur le territoire, Coaticook et Compton se distinguent aussi par le caractère industriel après l’arrivée du chemin de fer. Aujourd’hui, toutes les municipalités ont conservé leur caractère rural bien que Coaticook, Compton et Waterville peuvent être considérées partiellement urbaines.
Une formule gagnante
La région de Coaticook se trouve à quelque 150 km à l’est de Montréal et 260 km au sud de la ville de Québec. Située non loin de Sherbrooke et de Magog, et de la frontière sud des États-Unis, elle se distingue encore aujourd’hui par son agriculture et par ses paysages bucoliques.
Avec plus de 700 commerces et services solidement établis, 570 fermes et 65 industries de 7 secteurs d’activités, les emplois ne manquent pas dans la région de Coaticook. Vous pouvez consulter la carte des industries de la région. Vous serez dirigé vers le site de ces entreprises pour mieux connaître les occasions de carrière.
Avec 13 écoles publiques et privées, un hôpital avec urgence 24h, un groupe de médecine familiale, des camps de jour, des institutions financières, un système de transport collectif, un centre d’action bénévole et plusieurs centres communautaires, la population de la région jouit de nombreux services.
Sept bibliothèques, musées, salles de spectacles, entres sportifs, aréna, clubs de golf, 35 parcs et espaces verts, plus de 50 km de sentiers pédestres, 70 km de vélo de montagne et un réseau canotable de 41 km, les résidents comme les visiteurs ne s’ennuient jamais, hiver comme été.
L’histoire qui a marqué la région est constamment rappelée, soulignant le respect et la mémoire de ses fondateurs.
La Vallée de la Coaticook, c’est plus qu’une région. C’est aussi une communauté tissée serrée.
Coaticook en quelques dates
1818 – Richard Baldwin père, venu de Barnston Pinacle défriche un lopin de terre où sera construit, plusieurs années plus tard, l’hôtel de ville de Coaticook. Richard Baldwin fils, bâtit la première résidence permanente à cet endroit.
1840 – Arrivée de Marcus Child, le premier véritable commerçant. Il inaugure le bureau de poste et lui donne le nom de Coaticook. Son rôle en politique est important.
1848 – Le maire Samuel Cleveland construit la première distillerie. L’alcool connaît des années de gloire à Coaticook, notamment pendant la prohibition.
1852 – Construction du chemin de fer St-Laurence & Atlantic. Coaticook se frotte à la municipalité de Stanstead pour l’obtention de ce chemin de fer. Enfin, l’entêtement de Richard Baldwin fils, fait pencher la balance en faveur d’un trajet traversant sa municipalité.
1860 – Arrivée de Lewis Sleeper et de sa famille. L’homme d’affaires prospère est élu maire. Son neveu, Frank Henri Sleeper, un inventeur prolifique, permet à Arthur Osmore Norton de faire fortune grâce à l’invention d’un cric à bille pour aiguiller les trains.
1864 – Année d’incorporation du village de Coaticook. L’hôtel de ville est construit au coût de 2 500 $.
1895 – Un incendie gigantesque détruit les commerces du centre-ville, angle Child et Main.
1912 – Arthur Osmore Norton fait construire la résidence de ses rêves, le Château Norton.
1927 – Achat
de l’aqueduc appartenant à The City Water Co., par la municipalité pour la
somme de 150 000 $.
1934 – Une sécheresse sévit pendant la période estivale et les
récoltes de la région sont grandement touchées. On souligne tout de même le
centenaire de l’arrivée du premier colon en éclairant gratuitement le
centre-ville pendant la période des Fêtes.
1949 – Un autre incendie majeur ravage une partie du
centre-ville, dont l’Hôtel Child et l’église Saint-Jean-l’Évangéliste.
1976 – Le Musée Beaulne s’installe à l’intérieur du Château
Norton.
Pour en apprendre davantage :